Simplifier et réinventer la vie des professionnels avec une assurance en 10 questions, sur mesure, digitale et immédiate
#Insurtech : rencontres avec ceux qui réinventent l’assurance ! Echanges avec les fondateurs et fondatrices d’insurtech qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
C’est parti pour 10 questions à Eric Mignot fondateur de + Simple
Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entreprenariat pour vous ?
Après mon école de commerce, je suis parti en Amérique Latine, où j’ai travaillé 10 ans chez Orange, puis chez Suez et où ensuite j’ai créé une boite de conseil dans la transformation digitale à la fin des années 90. Je suis ensuite revenu en France à la Caixa pour m’occuper du développement. Puis, j’ai pris la direction France de Boursorama pour le lancement de la banque en ligne qui a été une très belle aventure. Ensuite, j’ai intégré la direction générale de l’assureur britannique Hiscox avant de créer +Simple en 2015.
Pour moi l’entreprenariat, c’est la possibilité de dépasser les inerties technologiques, sociales et culturelles qui sont des freins majeurs à l’innovation.
Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?
L’idée est venue d’une part de mon expérience avec la première plateforme digitale de distribution de Responsabilité Civile Pro en France chez Hiscox et d’autre part de l’expérience client vécue par des professionnels, dont je suis proche, pour s’assurer.
L’industrie de l’assurance est « product centric » dans un monde qui impose la « customer centricity ». Pour s’assurer pour tous ses risques, un professionnel doit répondre à 300 questions, signer 5 à 10 polices et recevoir 1 000 pages de papier.
Avec le robot courtier que nous avons conçu, le professionnel répond à 10 questions, il reçoit une proposition sur mesure, il signe, paie en ligne et a une assurance immédiate. Il peut ensuite gérer ses contrats en ligne en quelques clics.
Quelle est votre proposition de valeur ?
Grâce à la technologie nous simplifions la vie des professionnels et notamment celle des professionnels qui ont le plus de mal à s’assurer et pour qui l’assurance est un réel permis de travail. Et en complément, nous résolvons le problème économique des distributeurs d’assurance « traditionnels » pour lesquels l’assurance du pro est à la fois complexe et peu rentable.
Quelle est votre cible de clients (B to C, B to B, B to B to C) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?
Nos cibles sont exclusivement des professionnels et TPE de moins de 10 salariés. Nous nous concentrons sur les segments qui requièrent une expertise particulière au niveau de la connaissance des clients d’une part et de la technicité assurancielle d’autre part : courtiers en assurance et intermédiaires en opérations bancaires, garages automobiles, pharmacies, taxis/VTC,… Aujourd’hui, nous avons 55 000 clients. Notre objectif est d’atteindre des parts de marché de plus de 30% sur nos marchés cibles d’ici 3 ans.
Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ?
Nous distribuons de l’assurance exclusivement à travers de partenariats avec des grands acteurs corporate (courtiers, mutuelles, assureurs, banquiers, distributeurs, …) et via des courtiers de proximité, les « Simplifieurs ». Nous mettons à disposition notre technologie et partageons nos revenus avec nos partenaires. Nous ne sommes pas un prestataire de service mais un partenaire stratégique. Nous avons 20 partenariats en production à ce jour. Notre « business model » n’a pas évolué depuis notre lancement, nous l’avons juste affiné et travaillé.
A quelle date serez-vous à l’équilibre ?
Nous sommes très proches de l’équilibre que nous devrions atteindre au premier semestre de l’année prochaine. Notre modèle est très fortement assis sur notre plateforme technologique et donc essentiellement à coûts fixes ce qui change la donne économique pour les petits risques.
Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance ?
Notre vision du secteur est qu’il va y avoir un fort recentrage sur le client et un impératif de factorisation de la technologie dans la stratégie de tous les acteurs. Donc des fonctions aujourd’hui « subalternes » que sont le marketing et l’IT vont devenir rapidement centrales au même titre que la « technique ».
L’enjeu est le fait de pouvoir continuer à prétendre pouvoir avoir une relation avec le client et ne pas être cantonné à rôle de fournisseur de service annexe.
Ce changement profond a déjà existé dans d’autres industries et notamment dans les télécommunications qui étaient des métiers d’ingénieurs il y a 20 ans et qui sont des métiers de marketing aujourd’hui. La transformation sera plus rapide dans l’assurance car elle est rendue vitale par l’importance croissante de la donnée rendue possible par la technologie et très largement exploitée par les nouvelles entreprises au premier rang desquelles les GAFA.
Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de + Simple?
- La première difficulté est qu’il est extrêmement difficile de « scaler » commercialement. Les coûts d’acquisition directe à l’échelle sont énormes. Notre parti pris a donc été de monter des partenariats avec des « corporates » qui ont accès aux clients finaux et chacun sait que cela prend beaucoup de temps et d’énergie.
- La deuxième est d’arriver à combiner la technologie, le métier (l’assurance) et une excellente expérience utilisateurs. C’est là où notre association avec Anthony Jouannau et Salah Hamida, mes deux co-fondateurs issus l’un du courtage et l’autre de la techno produit toute sa valeur.
- Enfin la troisième difficulté est de tenir sur la durée dans un secteur où le rythme est différent du rythme de la technologie. Il faut être extrêmement opiniâtres et endurants : courir vite et longtemps.
3 difficultés principales rencontrées : « scaler » commercialement, combiner technologie/ métier et UX, tenir sur la durée
Quels sont selon vous les 3 facteurs clés pour la réussite de + Simple ?
Les facteurs clés sont vraiment les pendants des difficultés rencontrées :
- Une équipe expérimentée et très complémentaire à commencer par ses fondateurs.
- Une logique de plateforme ouverte à l’écosystème et aux partenariats qui permet de faire levier sur les forces de chacun.
- Et bien sûr une forte empathie et une connaissance profonde des clients.
3 facteurs clés de réussite : une équipe expérimentée et complémentaire, une plateforme ouverte, une connaissance forte des clients
Et si c’était à refaire ?
Je signe tout de suite mais en ayant appris de nos erreurs. Nous n’avons pas pivoté depuis le début mais plutôt affiné notre stratégie et les résultats obtenus nous rendent fiers et heureux de pouvoir contribuer à simplifier la vie des pros.
Interview menée début novembre par Nelly Brossard
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