Offrir une assurance simple, adaptée et engagée, pour la vie quotidienne des Français

#Insurtech : rencontres avec ceux qui réinventent l’assurance ! Echanges avec les fondateurs et fondatrices d’insurtech qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

C’est parti pour 10 questions à Abel Biver co-fondateur de Nostrum Care

Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entreprenariat pour vous ?

Mon goût pour l’entreprenariat s’est révélé assez tôt. Peu après avoir passé mon bac, j’ai lancé une première société d’événementiel culturel – la webthèque – qui mettait en relation les artistes avec des salles. J’avais 19 ans et avec du recul, je me rends compte que pour se lancer, il faut être prêt. J’ai ensuite repris mes études en faisant un BTS de communication, mais cette fois en alternance, car je souhaitais absolument travailler, puis j’ai intégré la Sorbonne en sciences politiques, jusqu’au master en affaires publiques européennes. J’ai réalisé mon stage de fin d’étude au sein du groupe SOS pour y découvrir l’Economie Sociale et Solidaire. Le Groupe SOS offre de formidables opportunités. J’y ai monté en intraprenariat une activité de nudge à impact social et environnemental pendant 2 ans, c’était passionnant ! Ensuite, tout est allé très vite ! Après une rencontre et des échanges avec les actionnaires de Nostrum Care, j’ai tout de suite été convaincu par le projet et j’ai rejoint l’aventure avec beaucoup d’enthousiasme.

L’entreprenariat est une valeur cardinale pour moi. Il résonne avec liberté, responsabilité et dépassement de soi. On va puiser au fond de soi-même pour trouver les ressources nécessaires pour faire avancer le projet que l’on porte. Mais dans tout cela, entreprendre c’est avant tout une aventure humaine, l’humilité est donc de mise.

Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?

L’idée de ce projet est venue de ses actionnaires : elle part du constat du lien cassé entre assureur et assuré, et l’objectif est de recréer ce lien. J’ai décidé de rejoindre ce projet car il me correspond, et on me fait pleinement confiance pour le mettre en œuvre. Nous avons donc sur la base de cette idée, démarré par une étude de besoins approfondie auprès d’un large panel d’assurés. Avec tout d’abord, une analyse des éléments de rupture du lien afin de bien les appréhender. Puis, une étude sur ce que sera l’assurance de demain.

Ces études ont permis d’identifier 3 freins majeurs du côté des assurés :

-D’abord, le jargon utilisé par les assureurs.

-Ensuite, la non adaptation des offres et services et de la relation à leurs besoins.

-Enfin, le besoin d’avoir un assureur profondément engagé sur les grandes transitions environnementales et sociétales.

L’attente des consommateurs est donc celle d’une assurance : simple, adaptée et engagée. Nous avons ensuite testé ces éléments auprès d’une partie des consommateurs du panel d’études.

Quelle est votre proposition de valeur ?

Notre idée est de rembourser ce qui est peu ou pas du tout remboursé dans la vie quotidienne des Français autour de 3 domaines : la santé, la mobilité, et les activités du quotidien.

Nostrum Care est une assurance simple, adaptée et engagée :

  • Simple :  nous avons remplacé tous les pourcentages et acronymes qui empêchent la bonne compréhension de son assurance par un système de cagnottes : c’est-à-dire que les assurés auront accès directement via l’application au montant de remboursement disponible. En plus, ce montant s’actualisera en temps réel avec les dépenses. Avec les cagnottes, chacun sait exactement le montant qui lui sera remboursé !
  • Adaptée :  nous permettons de « booster » les cagnottes en fonction des besoins des assurés. En boostant une cagnotte, un assuré augmentera instantanément son montant de remboursement disponible.
  • Enfin, engagée : nous remboursons les « besoins nouveaux ». Depuis une dizaine d’années, nos vies ont changé notamment sous l’effet de l’émergence des Nouvelles Techniques. Avec ces dernières, de nouveaux risques ont émergé (achats en ligne, cyber harcèlement, fraude en ligne par exemple). Nous avons décidé de les couvrir. Aussi, nous nous positionnons sur des sujets sociétaux et environnementaux comme le harcèlement scolaire, les protections hygiéniques ou la contraception. Nous nouons des partenariats avec des experts de chaque sujet pour apporter une réponse globale. Par exemple, nous avons bâti une offre complète dédiée au harcèlement scolaire, un sujet très peu traité par les assureurs avec de la prévention et de la prise en charge (retour à la maison, séances de psy et de médiation scolaire avec les parties prenantes)… Ou encore pour la mobilité et les NVEI (Nouveaux Véhicules Electriques Individuels), nous proposons une offre d’assistance en cas de panne et de réparation, un point non couvert aujourd’hui.

Quelle est votre cible de clients (B to C, B to B, B to B to C) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?

Nous offrons nos services en B to C avant tout et nous avons aussi un réseau de partenaires distributeurs en B to B to C en lien avec les besoins couverts : santé, mobilité, activités du quotidien.

Nous nous lançons début 2021… Notre objectif est d’avoir 3 000 clients fin 2021. La croissance doit être exponentielle, à l’image de ce qu’ont connu les néo-banques. En résumé, nous avons des objectifs réalistes et ambitieux.

Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ?

Notre « business model » est plutôt traditionnel. En effet, nous agissons en tant qu’intermédiaire en B to C et en B to B to C et nous sommes donc rémunérés par des commissions sur le volume de primes souscrites. C’est plutôt le mode de distribution qui importe car nous souhaitons être au plus proche des besoins des Français. Nous travaillons donc pour trouver les distributeurs pertinents.

A quelle date serez-vous à l’équilibre ?

Nous avons prévu d’être à l’équilibre en 2022. Nous avons réalisé une première levée fin 2020 de 1 M €, et d’autres levées sont envisagées pour financer notre développement.

Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance ?

Je trouve qu’il y a un mauvais procès fait à l’assurance. En effet, ce monde évolue fortement depuis quelques temps, même s’il est vrai que cette évolution est plus tardive que celle de l’univers de la banque par exemple. D’ores et déjà un certain nombre de compagnies se sont bien transformées. Et ce qui est intéressant, c’est de constater que ce monde bouge beaucoup actuellement et c’est une excellente chose. Notamment de nombreux groupes d’assurance s’adaptent aux évolutions des attentes des clients (simplicité, adaptation, impact sociétal) et investissent dans des start-up ou créent des structures, développent des services, font évoluer leurs garanties,… Les grandes transitions et les grands changements actuels commencent à être pris en compte. A présent, l’ensemble du secteur et de ses acteurs évolue : acteurs traditionnels, insurtech, nouveaux entrants, c’est très positif…

Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de Nostrum Care ?

  • La principale est de rester simple. C’est la plus grande difficulté. Réussir à expliquer simplement et clairement nos offres et services aux consommateurs et c’est un point de vigilance quotidien.
  • La seconde est plus « technique » et inhérente à la crise sanitaire et ses impacts, avec les 2 confinements cela engendre des difficultés de coopération des équipes et des retards…
  • La troisième est le besoin d’être en perpétuelle amélioration en fonction des tests et des retours des consommateurs.

3 difficultés principales rencontrées : rester simple, bien coopérer et tenir les délais, s’améliorer en continu

Quels sont selon vous les 3 facteurs clés pour la réussite de Nostrum Care ?

  • Le premier point est d’arriver à être très compréhensible et identifiable par les consommateurs, c’est un facteur clé
  • Ensuite, veiller à la simplicité de parcours, l’instantanéité des démarches et l’apport fort de l’humain dans l’application. Notre objectif est de toujours pouvoir apporter une réponse à l’assuré.
  • Enfin, il s’agit d’évoluer avec la société, les usages, les nouveaux besoins, avec des offres et services en perpétuel mouvement et adaptation.

3 facteurs clés de réussite : être compréhensible, toujours apporter une réponse, nous adapter

Et si c’était à refaire ?

Oui, je referais cette merveilleuse aventure sans hésitation ! C’est un projet qui est en phase avec mes convictions et je suis convaincu que notre manière de le construire – à savoir en quasi co-construction avec les assurés – est la bonne. En effet, nous ne voulons pas imposer notre idée – aussi bonne soit-elle – mais nous voulons répondre à un besoin. Bien entendu, quitte à se dire qu’on repart du début, je penserais à parfois être plus patient. Chaque étape doit être correctement validée avant de pouvoir avancer.

 

Interview menée début décembre par Nelly Brossard

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