Protéger les entreprises des risques cyber avec une offre complète d’assurance, de services et d’outils de cybersécurité
#Insurtech : rencontres avec ceux et celles qui réinventent l’assurance ! Echanges avec les fondateurs et fondatrices d’Insurtech qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
C’est parti pour 10 questions à Charlotte Couallier, Co-fondatrice et Directrice générale de Dattak
Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entrepreneuriat pour vous ?
Pour être honnête, je n’étais pas destinée à devenir entrepreneure. Mes parents sont ouvriers dans des PMEs bretonnes… On est loin de la « Start-up Nation » ! En revanche, ils m’ont appris le goût de l’effort et du travail.
J’ai complété mon diplôme d’ingénieur par un diplôme d’actuaire car l’assurance est pour moi une façon d’être utile aux entreprises et d’avoir un impact. Je suis assureur depuis plus de 12 ans, j’ai démarré chez CNP Assurance où, pendant 5 ans, j’ai participé à la création du département Risque et plus tard chez Hannover Re où j’ai monté la fonction Actuariat. En 2017, j’ai participé à la création de l’insurtech Leocare car j’étais convaincue de la nécessité de digitaliser les parcours et d’apporter la meilleure expérience client. Peu après, j’ai rejoint AXA qui m’a donné l’opportunité d’être intrapreneure et de créer une business unit dédiée à l’assurance embarquée. 3 ans plus tard, je manageais 4 équipes, +130 partenaires et générais +120 M€ de CA.
L’entrepreneuriat n’était pas une fin en soi, mais cela représente pour moi l’envie de me dépasser, d’embarquer et d’avoir réel un impact sur la société. Et ce qui m’anime c’est de partir d’une feuille blanche, comprendre un problème et y apporter des réponses en embarquant des équipes dans le projet. Sûrement mon côté ingénieure !
Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?
J’ai eu envie de créer Dattak quand j’étais directrice commerciale et innovation chez AXA. J’avais dressé le constat suivant : face à l’augmentation des sinistres, les assureurs ont complexifié le parcours de souscription pour mieux évaluer et sélectionner le risque (questionnaires longs et complexes, durcissement des conditions, prérequis, …). Dans le même temps, des entreprises sont victimes de cyberattaques tous les jours et cherchent une solution complète de protection.
Je me suis intéressée au sujet de plus près et j’ai commencé à en parler autour de moi. C’est comme cela que j’ai rencontré Benoit Grouchko, serial entrepreneur dans la tech, et Damien Damamme, actuaire chez Allianz. Avec mon expertise assurance, nous avions le trinôme idéal pour apporter une solution complète de cyber assurance et cyber sécurité.
Quelle est votre proposition de valeur ?
Dattak est une solution complète alliant une couverture d’assurance à des services et outils de cybersécurité, le tout dans un seul produit distribué exclusivement à travers nos courtiers partenaires.
Nous mettons à disposition pour :
- les courtiers : une plateforme qui leur permet de proposer à leurs clients une offre en moins de deux minutes avec un parcours ultra simple et un prix adapté;
- les clients entreprises des courtiers : la meilleure couverture d’assurance, des services et outils de cybersécurité pour les aider à diminuer le risque d’attaque et une assistance 24H/24 et 7j/7.
Quelle est votre cible de clients (BtoC, BtoB, BtoBtoC) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?
Nos clients finaux sont les 4 millions de TPE, PME et les ETI françaises dans un premier temps.
Dès notre lancement, nous avons fait le choix de travailler en B to B to B en opérant exclusivement avec les courtiers : ils connaissent parfaitement les entreprises et leurs dirigeants et savent les sensibiliser au risque cyber.
Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ? A quelle date serez-vous à l’équilibre ?
Concrètement nous sommes un MGA / courtier grossiste, nous nous rémunérons avec des commissions aujourd’hui. Nous avons rédigé notre propre texte et développé le modèle de pricing le plus sophistiqué du marché avec notre assureur Wakam et 2 réassureurs de premier plan.
Notre focus de départ était les TPE et PME, historiquement très mal servies sur le sujet. Nous commençons à proposer nos services aux ETI.
Notre objectif est de devenir le leader de l’assurance cyber en Europe.
Notre business model est sain et profitable, ce qui nous permet de nous projeter très sereinement.
Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de Dattak ?
Le plus difficile pour nous est la nature du risque que nous avons choisi d’adresser : le risque cyber est un énorme challenge car il fait peur. Mais notre approche tech et notre expertise en assurance et en cybersécurité nous ont permis de nouer des relations de confiance et de partage avec nos porteurs de risque.
Ensuite, la gestion de notre croissance est un challenge de tous les jours, mais nous avons la chance d’avoir une super équipe !
Enfin, être une femme entrepreneure, qui plus est, maman et mariée à un entrepreneur est un challenge quotidien ! Il faut jongler avec beaucoup d’éléments, c’est un équilibre à trouver. Je m’investis à mon échelle pour l’entreprenariat féminin à travers des associations comme L-impact par exemple et globalement pour mettre en lumière les talents féminins avec des associations comme actu’elles, CEFCYS (Le CErcle des Femmes de la CYberSécurité) ou Women4Cyber.
3 difficultés principales rencontrées : la nature du risque qui fait peur, la gestion de la croissance, être une femme entrepreneure
Quels sont selon vous les 3 facteurs clés pour la réussite de Dattak ?
Je pense que notre force principale réside dans l’expertise des fondateurs et la complémentarité de nos équipes. Nous avons recruté des gens eux-mêmes experts : ils viennent soit de la cybersécurité, soit de l’assurance.
Ensuite, nous proposons le meilleur produit au meilleur prix avec le parcours le plus facile. Nous avons développé un scan propriétaire qui évalue automatiquement les possibilités d’attaque des entreprises, comme le ferait un hacker. Nous sommes la seule assurance cyber en Europe à évaluer le risque d’attaque d’une entreprise et prendre en compte ce résultat dans notre modèle de tarification.
Notre modèle est continuellement enrichi de nouvelles attaques, nouvelles vulnérabilités, … Les entreprises nous font confiance, nous nous devons d’être à la pointe de la technologie.
3 facteurs clés de réussite : l’expertise des fondateurs et la complémentarité, le produit, un modèle enrichi en continu
Et si c’était à refaire ?
Même équipe, mêmes ambitions, même détermination. J’aurais juste aimé qu’on se lance un peu plus tôt.
Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance et le rôle de l’insurtech ?
Depuis que je travaille dans le secteur de l’assurance, j’assiste à des évolutions permanentes de ce secteur mais ces dernières années sont exceptionnelles. La digitalisation est arrivée à maturité pour transformer les usages, simplifier les parcours clients et apporter de la valeur.
La grande force des insurtechs est qu’elles sont parties d’une page blanche et donc ont eu l’obligation de penser à leur client avant de penser à leur produit.
Chez Dattak, nous avons construit notre parcours de souscription avec des courtiers pour que notre plateforme ne soit pas une plateforme supplémentaire parmi d’autres mais qu’elle devienne la référence en matière d’assurance cyber.
Et sur un risque technique comme le cyber, l’apport de la technologie a tout son sens pour mieux analyser et prévenir les risques.
Quelles sont les sociétés insurtech ou autres start up qui sont vos modèles (les 2 ou 3 clés) en France ou dans le monde ?
Nous nous inspirons des compagnies qui font succès aux US comme Coalition ou At Bay. Elles ont impulsé une transformation de l’industrie et ont montré que le risque cyber pouvait être assurable !
Ensuite, je reste particulièrement admiratif de la sucess story Leocare où j’ai beaucoup appris sur le modèle de distribution et le digital. Enfin, l’assureur Wakam m’impressionne beaucoup avec des solutions sur mesure, de l’agilité et un réel développement international.
Et en bonus…
Racontez-moi une anecdote amusante en lien avec Dattak?
J’ai justement une anecdocte sur notre nom… Après des heures de brainstorming, nous avions retenu Cyberline. Mais dès notre premier rendez-vous avec un courtier, on a compris que cela sonnait comme un « service américain » et qu’il était prononcé de façon assez curieuse par nos partenaires… Nous avons décidé de changer rapidement de nom et ce avant notre lancement commercial.
Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre insurtech ?
Suite à notre premier nom « Cyberline », nous avons choisi Dattak, un nom français, court et très impactant. Car nous pensons que la meilleure attaque contre les cyber attaques, c’est la défense. Et la meilleure défense, c’est Dattak 🙂
Interview menée fin janvier 2023 par Nelly Brossard
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