#Assureurs & #Insurtech : Rencontres avec ceux qui coopèrent avec les insurtech pour se transformer

Une coopération assureurs / insurtech qui se développe et se renforce

Des modes de coopération entre assureurs et insurtech variés, très intéressants. Des échanges très riches et surtout de belles rencontres lors de ces interviews menées en ce début d’année 2021 avec 5 dirigeants et dirigeantes de sociétés /mutuelles d’assurance qui coopèrent avec les insurtech.

Les insurtech ont déjà eu ces dernières années, un apport indéniable pour le secteur de l’assurance et constituent l’une des composantes importantes de la transformation en cours*. Elles sont clairement perçues par groupes d’assurance comme l’un des leviers de l’accélération de la transformation de ce secteur et sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’assurance. La crise que nous vivons est aussi un accélérateur de cette transformation, car face à la demande forte des de simplicité et de fluidité des consommateurs et des partenaires, les assureurs doivent aller encore plus vite pour répondre aux attentes.

Chacun  –  assureur et insurtech – a réellement et très fortement besoin de l’autre et ces coopérations s’opèrent sous différentes formes : produits et services, distribution, technologiques, investissements… Il s’agit d’une évolution extrêmement positive et cela montre le chemin important parcouru ces dernières années. A l’avenir, ma conviction, est qu’assureurs et insurtech vont encore davantage coopérer et, de facto, les insurtech vont continuer à fortement contribuer, accélérer et faciliter cette transformation.

*plus de 200 insurtech recensées en France début 2021, elles ont levé 216 M € en 2020 (source KleinBlue).

Difficultés rencontrées, facteurs clés de réussite, pistes d’évolution de ces coopérations, quelques verbatim …

Ces 5 interviews ont été menées avec des dirigeants et dirigeantes de sociétés / mutuelles d’assurance à travers 10 questions pour découvrir et mieux comprendre les modes de coopérations communs avec les insurtech/startup et leurs visions. Retour sur quelques éléments clés…

Zoom sur les facteurs clés de réussite et les difficultés majeures rencontrées

En synthèse, les facteurs clés de réussite les plus cités sont principalement : une  logique de création de valeur pour toutes les parties prenantes, veiller à la diversité et à avoir des écosystèmes ouverts, adapter l’organisation des assureurs, bien porter et suivre le projet en interne côté assureur, conserver l’autonomie des startup.

Par ailleurs, les difficultés majeures rencontrées sont les suivantes : la capacité à créer une adhésion collective coté assureur, les temporalités et rythmes différents, les cultures différentes, avoir un bon niveau de confiance réciproque, la création de valeur pour chacun, réussir à animer la relation commune, l’interopérabilité et l’interconnexion des solutions aux systèmes des assureurs.

Des coopérations fortes qui vont encore évoluer

Ces différentes coopérations évoluent, se  construisent et se renforcent jour après jour en apprenant à travailler ensemble. Elles vont encore évoluer à l’avenir avec de nouveaux modes. Quelles en sont les pistes ?

  • Sur le volet organisation, il est important de faire évoluer les dispositifs internes des assureurs pour mieux s’adapter à la temporalité des insurtech, de dédier des équipes à la fois autonomes et responsables qui portent et suivent ces sujets de bout en bout. Par ailleurs, il est clé de véritablement animer ces relations dans la durée.
  • Sur le volet ouverture, coté assureurs, il est nécessaire de bien se structurer autour de la diversité, avec de multiples expertises, et de se mettre en capacité à travailler avec des écosystèmes beaucoup plus ouverts. Ensemble avec les insurtech, il s’agit de mettre en place des modèles plus poreux, avec une vraie logique de partage, de co-construction et de coopération conjointe. A terme, les écosystèmes et les architectures plus ouvertes en cours avec la plateformisation vont réellement augmenter la capacité des assureurs dans les relations avec les startups…
  • Pour le partage de valeur, de part et d’autre, il est crucial de bien valider que celui-ci est réel et réellement gagnant/gagnant, pour toutes les parties et avec une vision de long terme. Et enfin de bien veiller à conserver l’autonomie des insurtech/startup.

Et demain, dans cette volonté d’ouverture aux différents écosystèmes, assureurs et insurtech vont bâtir ensemble cette nouvelle ère pour l’assurance, plus digitale et plus humaine, et surtout fortement engagée dans le défi de la croissance économique durable.

Quelques verbatim clés…

  • AG2R – Isabelle Hébert, Directrice Stratégie, Digital, Marketing et Relation Clients, Membre du CDG

« Nous coopérons avec de nombreuses insurtech sur l’ensemble de la chaîne de valeur pour simplifier la relation clients, le commercial, la souscription, l’actuariat, sur la data aussi, le réglementaire et enfin les paiements… Et ce, sur tous nous métiers à la fois en individuel et en collectives » . « Elles sont très utiles car elles permettent de changer réellement des éléments entiers de la chaîne de valeur assurance ».

  • Generali – Tanguy Le Maire, Membre du Comité exécutif, Directeur du Marché des Particuliers, du Marketing et du Digital

« Aujourd’hui, nous travaillons avec des Insurtech et des Fintech en auto mais aussi en santé, en emprunteur, en MRH, en épargne, etc… et sur toute la chaîne de valeur ». « Au total, nous travaillons aujourd’hui avec près d’une centaine d’Insurtech, Fintech et start-up ». « … car les Insurtech et Fintech peuvent nous aider à relever les défis auxquels nous, assureurs, sommes confrontés ».

« Je crois en des modèles mixtes. Il s’agit d’être en pur investissement via des fonds et d’être engagé en tant qu’investisseur institutionnel dans l’accompagnement de la recherche. Et je crois en des modèles ouverts, poreux, avec une vraie logique de partage, de co-construction. Ce qui a de la valeur, c’est de capitaliser sur une construction à l’extérieur avec les écosystèmes… »

« Ce qui est doublement vertueux : d’une part, ces investissements contribuent globalement à l’amélioration de la santé et d’autre part, ils représentent un gisement de performance et de plus-values pour l’épargne des professionnels de santé ».  « Les innovations technologiques apportés par les startups de la e-santé permettent de limiter le risque médical, d’augmenter la performance ou l’organisation des soins. Elles nous aident dans notre métier d’assureur et surtout elles permettent à nos sociétaires de travailler plus sereinement ».

  • Swiss Life – Tanguy Polet, Directeur de la Division Clients et Transformation Digitale*

« Tout d’abord, les insurtechs ou startups apportent une contribution à la transformation, et ce sur tous les maillons de notre chaîne de valeur ».  « L’apport des insurtechs est également essentiel pour éviter la disruption qui nous guette ». « La plateformisation va augmenter la capacité de relation avec les startups, un écosystème qui deviendra plus naturel avec un interfaçage « plug and play » pour les assureurs».

 

Retrouvez les 5 interview menées en janvier 2021

 

        * Depuis l’interview Tanguy Polet est Directeur Général de Swiss Life France