Protéger les entreprises contre le risque cyber via une expertise fine et des outils de prévention
#Insurtech : rencontres avec ceux et celles qui réinventent l’assurance ! Echanges avec les fondateurs et fondatrices d’Insurtech qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
C’est parti pour 10 questions à Jules Veyrat Co-fondateur et Président de Stoïk
Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entrepreneuriat pour vous ?
Je suis sorti d’HEC il y a 5 ans, j’ai fait des études de commerce. J’ai démarré ma première expérience professionnelle au sein du magazine philosophie magazine, en tant qu’intrapreneur durant 4 ans. Une activité dans une véritable PME. J’ai quitté le magazine en me disant que j’avais vraiment envie de lancer un projet. J’avais en tête 2 critères : monter un projet avec un vrai potentiel, qui puisse aller vite en Europe ou au niveau mondial ; et réaliser ce projet avec une culture positive avec des personnes heureuses ensemble et un bel écosystème.
Pour moi, l’entrepreneuriat représente une envie, un réel désir, avec différents moteurs… Le plus fort c’est d’embarquer des gens dans une belle aventure, l’impact humain, être bien avec les gens avec lesquels on travaille.
Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?
L’idée est venue de 2 façons. Tout d’abord via différentes interactions avec des acteurs de PME qui ont été attaquées, et qui ne savaient pas du tout quoi faire. J’ai vu un réel écart entre le risque et le niveau de protection des entreprises. J’ai pris conscience d’un besoin fort et donc d’une opportunité sur l’assurance cyber. Par ailleurs, en creusant, j’ai compris que les assureurs ne savaient pas comment adresser de façon globale le risque cyber, jusqu’ici personne n’avait réussi à bien adresser ce risque.
J’ai démarré seul tout au début et cherché des associés très vite sur ce beau sujet : 2 ingénieurs Alexandre Andreini, Nicolas Sayer et un spécialiste de l’assurance Philippe Mangematin.
Quelle est votre proposition de valeur ?
Nous proposons une assurance en cybersécurité pour les entreprises couplée à différents outils de sécurité.
Ces outils sont simples et développés en interne. Notre objectif est d’assurer et aussi de protéger. La protection est clé et à un niveau très poussé. Sur le marché au niveau européen, aucun acteur ne propose ce type d’offre aujourd’hui.
Quelle est votre cible de clients (B to C, B to B, B to B to C) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?
Notre cible est celle des entreprises qui réalisent jusqu’à 250 M de CA. Nous travaillons avec des courtiers, en B to B, nous en avons 1 000 à date qui distribuent nos offres. Nous visons environ 5 000 clients d’ici 1 an.
Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ? A quelle date serez-vous à l’équilibre ?
Notre modèle est celui du courtage avec des commissions sur chaque contrat vendu. Nous sommes MGA. Nous opérons la conception des offres, la distribution et la gestion des contrats et sinistres. Nous travaillons avec un gros réassureur et Acheel comme assureur.
Notre objectif est d’être le leader en Europe. Nous investissons énormément et avons une ambition très forte.
Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de Stoïk ?
La première et la plus difficile, est de créer la confiance avec les porteurs de risque. En effet, ce risque fait fantasmer et nous sommes tout petits même si on est très professionnels et experts de ce risque.
Ensuite, je dirais les sujets du quotidien, comme celui de recruter vite des acteurs venant de l’assurance qui ont en général une aversion au risque et qui ne sont pas toujours faciles à convaincre pour rejoindre une petite structure.
Et enfin, garder un équilibre vie professionnelle et vie personnelle… pas simple…
3 difficultés principales rencontrées : créer la confiance avec les porteurs de risque, recruter vite, équilibre de vie
Quels sont selon vous les 3 facteurs clés pour la réussite de Stoïk ?
Je n’ai pas de doute sur le marché, sa profondeur, nos offres, nous avons la meilleure aujourd’hui sur le marché français.
Le premier facteur est de réussir à continuer à aller vite pour nous développer à l’international.
Ensuite le second est de poursuivre notre développement aussi en France.
Et enfin, il s’agit de recruter les bonnes compétences rapidement.
3 facteurs clés de réussite : aller vite à l’international, poursuivre le développement en France, recruter rapidement
Et si c’était à refaire ?
Nous avons commencé en disant que nous ferions de la vente directe. Au bout d’un mois nous avons pivoté vers un modèle avec de la vente intermédiée ; nous avons perdu 3 mois. Mais pour le reste je referai pareil.
Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance et le rôle de l’insurtech ?
Une des grosses évolutions du secteur de l’assurance est de ne pas se contenter de la qualité des garanties mais de développer une réelle expertise du risque. Et notamment sur les nouveaux risques, c’est crucial.
Il est clé d’avoir un vrai pôle d’expertise sur les risques. Sur notre marché, il s’agit de la compréhension très fine du risque et des enjeux de sécurité.
Le rôle des insurtech est crucial aujourd’hui. Il consiste à réussir à monter des équipes qui allient des compétences différentes, avec des personnes de mondes différents, pour innover et à apporter de la technologie qui simplifie et rend l’assurance agile.
Quelles sont les sociétés insurtech ou autres start up qui sont vos modèles (les 2 ou 3 clés) en France ou dans le monde ?
Dans le monde, j’admire Coalition qui est notre concurrent sur ce marché mondial.
En France, +Simple est un très bel acteur, pour son modèle de distribution avec un réseau très développé, de façon ultra et une expansion européenne forte. Un modèle du genre !
Et en bonus…
Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre insurtech ?
Notre nom peut faire penser au fait de rester stoïque face aux cyberattaques. Mais il vient plutôt de la thèse des stoïciens invitant à distinguer ce qui dépend directement de vous ou pas, et d’accepter que des événements vont arriver… et donc avec la nécessité de se protéger.
Interview menée en janvier 2023 par Nelly Brossard
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