Construire l’assurance auto plus simple, plus juste et adaptée aux nouveaux usages

#Insurtech : rencontres avec ceux et celles qui réinventent l’assurance ! Echanges avec les fondateurs et fondatrices d’Insurtech qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

C’est parti pour 10 questions à Jeremy Steinberg Co-fondateur et CEO de Flitter

Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entrepreneuriat pour vous ?

Je suis diplômé de l’ESCP et dès la première année d’école, je me suis intéressé à l’écosystème start-up avec la reprise de l’association d’entrepreneuriat de l’école. J’ai fait mon stage en start-up et juste après l’école, j’ai démarré dans une start-up spécialisée en marketing et ventes, Lefty.io (SaaS Marketing). J’étais le 1er employé « business » aux coté d’ingénieurs uniquement. J’y ai co-construit l’offre commerciale à Paris, puis et je suis allé à New York pour développer l’activité là- bas. Je suis resté durant 2 ans dans cette start-up où j’ai beaucoup appris.

En 2017, je suis rentré en France à Paris pour intégrer Google et voir comment était organisé le géant de la Tech de l’intérieur. Puis, au bout de 2 ans chez Google, j’ai décidé qu’il était temps de me lancer et de co-fonder Flitter. pour remettre l’assuré au coeur de l’assurance auto et impacter positivement l’évolution de nos mobilités.

J’ai eu l’envie d’entreprendre depuis mon plus jeune âge. Pour moi, l’entrepreneuriat c’est le meilleur moyen d’avoir un impact positif sur des enjeux de société, qui concernent directement la vie des gens. Cela permet de s’approprier les codes d’un sujet et de changer positivement les choses de l’intérieur. C’est pour cette raison que je me suis orienté vers une formation en école de commerce, où j’ai intégré l’ESCP.

Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?

L’idée est venue en plein Covid, lorsque les modes de vie et nos habitudes ont été bousculés. On s’est mis au télétravail, on a connu des confinements successifs, certains ont délaissé les transports en commun ou la voiture pour des mobilités individuelles telle que la marche ou le vélo… Même si au global la voiture reste le mode de transport numéro 1 en France, son usage a changé radicalement et on a globalement beaucoup moins utilisé sa voiture. Et le constat était que face à ces changements de vie profonds et durables, l’assurance automobile n’avait pas bougé et que les consommateurs continuaient à payer le prix fort pour une voiture moins utilisée… L’objectif était de remettre de la transparence, là où l’assurance traditionnelles avait conservé malgré ces évolutions une offre opaque et pas assez digitale.

Quelle est votre proposition de valeur ?

Notre envie est de refonder l’assurance pour qu’elle soit une force vive qui accompagne et accélère la transformation de nos mobilités.

Il s’agit de remettre de la justice dans l’assurance via un modèle, simple, transparent et adapté à l’usage de chacun. En proposant une offre personnalisée et la meilleure couverture possible selon l’usage.

Nous avons conçu une assurance qui permet de protéger au meilleur prix et au plus juste de l’usage et des comportements des consommateurs. Et qui intègre les différents problèmes sociétaux à résoudre : l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat, la crise climatique, la liberté de se déplacer… Cela permet d’économiser selon son usage, sans rogner sur les garanties et de participer positivement et activement à rendre la société meilleure.

A terme notre ambition est de devenir la première plate-forme de la mobilité, avec des services pour simplifier la gestion de celle-ci au-delà de l’assurance.

Et cela commence dès 2023…

Pour commencer à illustrer cette ambition, nous venons de lancer la première assurance pour véhicules connectés, en natif, le parc connecté auto est de 20 % aujourd’hui.

Cela nous permet de directement facturer l’assurance auto au kilomètre en temps réel de façon simple et volontaire pour nos clients. Nous suivons aussi les émissions carbone et envoyons des récapitulatifs. Au-delà cette nouvelle offre, nous allons continuer à créer des services de prévention et des alertes…

Quelle est votre cible de clients (BtoC, BtoB, BtoBtoC) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?

Nous ciblons d’abord les particuliers (B to C). Nous avons l’assurance automobile la mieux notée du marché, juste avec les bonnes garanties. Et à date déjà plus de 10 000 clients en moins d’1 an.

Et nous nous positionnons aussi en B to B to C avec les partenaires de l’écosystème de la mobilité, du déménagement et de la finance en co-branding. Nous leur proposons des solutions pour intégrer l’assurance automobile rapidement dans leurs parcours clients. Nous avons à date une dizaine de partenaires comme Le permis libre, Les Furets, Norauto, Luko, Selectra…

Notre objectif est d’avoir 100 000 clients finaux d’ici 2 ans.

Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ? A quelle date serez-vous à l’équilibre ?

Nous sommes courtier, nous faisons la souscription, la gestion des contrats et sinistres. Nous avons une commission fixe. Par ailleurs, nous faisons partie de 1% for the Planet, un collectif d’entreprises, et nous effectuons un reversement de 1% de notre CA à des associations environnementales. Nous donnons le choix aux clients parmi 3 associations (The Sea Cleaner, Fermes d’avenir, Francis Hallé pour la forêt primaire).

Nous pourrions être rentable dès à présent, mais nous voulons investir et avons de grandes ambitions à la fois en termes de services et de territoires avec un développement européen. Pour mémoire nous avions réalisé une levée de 2,5 M € il y a 1 an.

Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de Flitter ?

J’identifie 2 principales difficultés :

  • Le recrutement, qui est le plus compliqué, et notamment le fait de faire venir des ressources en début de ce type de projet
  • Le lancement d’une assurance automobile avec un parcours le plus simple possible. Par exemple pour la rationalisation du devis en 15 questions, cela a été difficile. Et au-delà du devis, il s’agit de faire simple et complet à chaque étape du parcours… Et surtout de garder ce niveau d’excellence opérationnelle dans la durée et dans toute la relation client.

2 difficultés principales rencontrées : le recrutement, un parcours client le plus simple possible

Quels sont selon vous les 3 facteurs clés pour la réussite de Flitter ?

Les 3 facteurs sont clairement :

  • Mettre réellement l’utilisateur au cœur sur toute la chaîne: pour l’offre, les services, les opérations, la communication ; avec un objectif de véritablement dépasser les attentes des assurés et bien au-delà de l’assurance automobile.
  • Rester hyper simple et y compris lors de notre croissance, sur tous les services ; réussir à garder une simplicité radicale
  • Garder notre équipe et avec des profils riches et à valeur.

3 facteurs clés de réussite : mettre l’utilisateur au coeur, rester hyper simple, garder notre équipe

Et si c’était à refaire ?

Je ferai la même chose ! Avec la même équipe, le même procédé, avec la même détermination et la même motivation et en réalisant les mêmes erreurs 😉

Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance et le rôle de l’insurtech  ?

Le secteur assurance a un rôle à jouer de protection des personnes et d’accompagnement, et d’apport d’une sérénité de vie… Ma vision est que le secteur va devoir s’adapter aux évolutions, notamment à la mobilité et ce bien au-delà des offres. Les consommateurs ont des attentes sur l’accompagnement au quotidien avec de l’expertise, de l’apport de solutions… Ils ne souhaitent pas juste couvrir un risque et se faire de rembourser les sinistres.

Le rôle de l’insurtech est d’offrir un terrain fertile pour innover et de permettre de tester des nouveaux modèles et propositions de valeur; C’est un moyen de sentir les innovations, de comprendre les évolutions marché, et ce,  notamment pour les assureurs à travers des coopérations riches avec les insurtech  qui se développent beaucoup.

Quelles sont les sociétés insurtech ou autres start-up qui sont vos modèles (les 2 ou  3 clés) en France ou dans le monde ?

J’ai vraiment 2 start-up en tête : d’abord pour l’insurtech Lemonade aux USA car ils ont réussi a casser l’image de l’assurance classique et se sont concentrés fortement sur l’expérience clients et l’offre produits.

Et aussi Revolut, dans la banque, car ils ont réussi sur une industrie millénaire, à la mettre au gout du jour et à hauteur des attentes des nouvelles générations en termes de simplicité et réactivité.

 

Et en bonus…

Racontez-moi une anecdote amusante en lien avec Flitter?

Un mail devait partir à 10 assurés sur un sujet très opérationnel de gestion de contrats et en fait il est parti à toute notre base clients… Nous avons dû répondre à chacun d’eux… Cela a été assez fastidieux…

Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre insurtech ?

En anglais, ce mot est assez peu utilisé et veut dire virevolter et la légèreté, cela transmet parfaitement notre message de sérénité et de mobilité ;  et par ailleurs car ce nom a une connotation internationale aussi ce qui est clé au regard de nos ambitions…

 

 

 

Interview menée fin janvier 2023 par Nelly Brossard

#insurtech #startups #assurtech #transfonum #assurance #mobilité #auto #transparence #UX #usage #personnalisation #connecté