La plate-forme digitale modulaire et flexible, au service du conseil en investissement

#Insurtech : Rencontres Insurtech 2024.  Une nouvelle saison d’échanges  avec les fondateurs et fondatrices d’Insurtech ! Des acteurs qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

C’est parti pour 11 questions à Nicolas Gonzalez CEO et co-fondateur de Fundvisory

Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entrepreneuriat pour vous ?

Je suis ingénieur statisticien de formation. J’ai rapidement noué avec la finance lors de ma toute première expérience à la Banque Centrale Européenne. J’ai ensuite été Portfolio Manager pour des fonds américains. Puis en 2012, j’ai co-fondé en 2012 Scientific Beta au sein de l’Edhec-Risk Institute. Après 3 ans de développement de cette activité, j’ai décidé, en 2015, de monter ma propre entreprise et de co-fonder Fundvisory avec Laurent Jaumotte.

L’entrepreneuriat, c’est réunir les bonnes personnes pour passer de la parole aux actes. Avoir des idées, c’est facile. Avoir LA bonne idée, c’est plus dur. Les exécuter et aller au bout, sans LA bonne équipe, c’est juste impossible.

Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?

J’ai passé de nombreuses années à gérer des fonds ou à faire de la recherche financière pour des institutionnels comme des fonds de pension. En 2015, voyant l’offre existante en France, une épargne intermédiée par les banques ou bien quelques plate-formes balbutiantes, j’étais convaincu que les épargnants eux aussi avaient le droit d’accéder à un tel niveau d’expertise, sans pour autant être en banque privée. Il n’y avait pas d’offres permettant cela sur le marché.

J’ai donc décidé avec Laurent de lancer cette activité sur le marché français.

Quelle est votre proposition de valeur ?

Fundvisory, c’est du conseil en investissement financier, en allocation d’actifs robotisé, « du robo-advisor », en marque blanche, pour les clients finaux des banques, assureurs, courtiers, family office, CGPI ou teneurs de compte en épargne salariale.

Les clients finaux de ces acteurs ont accès à une plate-forme digitale flexible et modulaire.

Cette plate-forme propose un parcours client très simple s’appuyant sur un questionnaire de profilage, un mapping des réponses vers un profil investisseur, le tout conduisant à un portefeuille personnalisé.

Notre force est vraiment de comprendre la composition des actifs existants des clients de façon globale et de conseiller pour optimiser au regard de leur profil et de leurs besoins.

Quelle est votre cible de clients (BtoC, BtoB, BtoBtoC)? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?

Notre cible de clients est nativement en BtoBtoC. Nous opérons uniquement en France pour le moment. Depuis notre création nous avons aujourd’hui près de 20 institutions partenaires et près de 100,000 clients finaux ayant accès à nos plateformes.

D’ici 3 ans, nous prévoyons une expansion géographique hors France, à la fois en Europe et hors d’Europe et un doublement du nombre de nos partenaires. Nous allons nous développer par ailleurs sur le marché de la banque privée, c’est l’un de nos axes forts de développement.

Comment travaillez-vous avec l’ensemble de l’écosystème et avec quelle (s) grande(s) famille(s) (assureurs / mutuelles / assisteurs… autres)  aujourd’hui ?

Nous avons un positionnement unique en Europe. Nous fournissons à la fois une plate-forme technologique à nos partenaires en marque blanche afin qu’ils l’intègrent dans leurs espaces clients. Et nous proposons également de porter le conseil financier pour les institutions qui n’ont pas les agréments nécessaires.

Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ? A quelle date serez-vous à l’équilibre ?

Notre « business model » repose sur un abonnement que souscrivent nos partenaires grands comptes à notre plate-forme SaaS ; il est complété par un « fee » variable dépendant du nombre d’utilisateurs et de l’encours qui est géré sur nos plate-formes.

Nous sommes à l’équilibre depuis notre création et nous sommes rentables. C’est intrinsèquement lié à notre modèle et à notre stratégie d’investissement.

Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de Fundvisory ?

La première est liée aux cycles de ventes parfois très longs, lorsqu’on fait du B to B, notamment auprès des grands groupes. Nous avons mis du temps à démarrer. La plus importante signature est la première référence bien sûr.

La seconde est la mise en place de certains projets qui dépendent de nombreux acteurs au sein de nos clients partenaires. La gestion de projet est clé pour la mise en place de plate-formes de type SaaS en marque blanche, et parfois tout n’est pas simple ou aussi agile…

La troisième, qui est avant tout un challenge au quotidien, c’est de garder une dynamique et une variété dans les sujets pour savoir toujours intéresser les collaborateurs dans la durée.

3 difficultés rencontrées : les cycles de vente longs, les nombreux acteurs chez nos clients pour la mise en place des projets, intéresser les collaborateurs dans la durée

Quels sont pour vous les 3 facteurs clés pour la réussite de Fundvisory ?

Le premier, cela peut paraître un peu bateau, mais c’est le facteur essentiel, c’est le travail. Ne jamais lâcher l’idée et son exécution, car au bout, il y a forcément quelque chose.

Le second est l’agilité. Il s’agit de savoir s’adapter aux situations et aux marchés, afin de pouvoir modifier une idée ou stopper un projet lorsqu’il le faut.

Le troisième est l’écoute. Ecouter ses clients, c’est servir son produit. Ecouter ses équipes, c’est servir son entreprise. C’est là le rôle clé d’entrepreneur.

3 facteurs clés de réussite : travail, agilité, écoute

Et si c’était à refaire ?

C’est tous les jours à refaire ! Et on fait mieux chaque jour. En tout cas on essaie.

Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance et le rôle de l’insurtech ?

Le secteur de l’assurance ne se transforme pas assez vite à mon goût. Les assureurs sont sur des temps très longs à la fois en vie et non vie. C’est une faiblesse, mais en même temps leur force. Nous travaillons beaucoup avec les assureurs, y compris avec nos actionnaires dont Macif Groupe. Pour nous, l’insurtech, et la fintech, sont des blocs technologiques qui permettent avant tout aux assureurs, qui ont une base de clients large et stable, de fournir des services inédits qu’ils ne fourniraient pas sans ces insurtechs. Elles sont clés et travaillent en coopération avec les assureurs. Cette vision modulaire de multiples Techs qui s’intègrent chez les assureurs, nous la défendons depuis le début et nous avons eu pleinement raison. C’est l’avenir.

Quelles sociétés sont vos modèles (insurtech ou autres start-up, les 2 ou 3 clés) en France ou dans le monde ?

Dans le monde de la fintech nous aimons beaucoup Stripe. En effet, ils ont réussi à développer un modèle mondial en peu de temps grâce à la simplicité de leur valeur : du paiement en ligne simplifié pour tous. Nous ne sommes pas sur la même verticale, et nous sommes sur une proposition de valeur plus complexe, mais nous ne perdons jamais de notre esprit la vertu de la simplicité d’une offre qui se veut « scalable ».

Par ailleurs, j’aime beaucoup Salesforce, le CRM qui a dû et a su passer du logiciel au cloud Saas et devenir une plate-forme de services collaborative.  C’est très brillant et réussi comme évolution et comme modèle à la fois.

Et en bonus…

Racontez-moi une anecdote amusante en lien avec Fundvisory ?

Il y a beaucoup d’anecdotes amusantes dans une start-up ! Je vais en partager une cocasse : nous étions en discussion avec un ensemble de groupes d’épargne salariale qui souhaitaient nous confier le conseil financier pour l’ensemble de leurs clients. Une grande réunion est prévue un matin dans nos locaux avec tous les dirigeants et mes équipes. En pleine bourre à l’époque, avec plein de projets en cours, j’avais complètement zappé, et j’étais allé au sport pour faire une pause. Mon directeur des opérations m’appelle en urgence quelques minutes avant le début, j’arrive donc en tenue de sport pas le choix… Et ce, devant une vingtaine de personnes en « costard cravate » et mes équipes hallucinées. Un joli moment de solitude… Qui s’est soldé par une signature de contrat, tout de même !

Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre insurtech ?

Nous souhaitions quelque chose à la fois de sérieux et de très explicite. Fund Advisory (i.e. du conseil sur des fonds) a naturellement donné le nom Fundvisory.

 

 

Interview menée en septembre 2024 par Nelly Brossard

Retrouver cette interview en video sur Youtube : video intégrale

Et l’extrait sur la proposition de valeur

 

Une série d’interviews réalisée en partenariat avec Macif et ITESOFT

 

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