Au service des professionnels de l’immobilier pour développer leurs activités de location et de gestion locative
#Insurtech : Rencontres Insurtech 2024. Une nouvelle saison d’échanges avec les fondateurs et fondatrices d’Insurtech ! Des acteurs qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
C’est parti pour 11 questions à Thomas Reynaud CEO et co-fondateur de Garantme
Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entrepreneuriat pour vous ?
L’entrepreneuriat est un monde dans lequel j’ai grandi. Avoir son entreprise et la développer était quelque chose d’omniprésent autour de moi. A travers mon père, mes grands-parents, mon oncle… C’est assurément mon univers et ma culture. J’ai fait HEC Entrepreneurs en 2016 et j’ai découvert les startup, un environnement différent de l’artisanat familial que je connaissais bien. Et cela m’a vraiment séduit. J’en retiens une phrase qui à mon sens résume tout l’apprentissage que j’ai fait : garder les pieds dans la glaise, tout en ayant la tête dans les nuages. Avoir les pieds dans la glaise, c’était ma vision de l’entrepreneuriat historique : le stress d’avoir une activité qui reste rentable. Avoir la tête dans les nuages, c’est ce que j’ai appris à l’école : oser, innover, voir loin.
Puis en 2017, j’ai rencontré celui qui allait devenir mon associé, Emile Karam qui partageait avant tout des valeurs et des ambitions communes et nous sommes lancés ensemble directement dans cette aventure.
Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?
Avec mon associé Emile, nous sommes tout sauf des entrepreneurs à vision, mais plutôt des entrepreneurs avec un très fort sens pratique. Nous étions tous les deux très motivés par la création de quelque chose de solide, avec un modèle économique robuste dans un premier temps, et de quelque chose de grand dans un second temps avec une levée de fonds et un déploiement rapide…
Nous avons suivi tous les deux le Startup Launchpad d’HEC Entrepreneurs, une formation qui nous a permis de creuser les problèmes existants sur le marché de l’immobilier qui nous parlait beaucoup. En effet, les parents d’Emile vivent au Liban, et il avait vécu un accès au logement très chaotique parce que ses parents ne pouvaient jouer le rôle de garant pour lui. De mon côté, j’avais la phobie des procédures de déménagements longues durant lesquelles on te demande presque un test d’ADN pour oser te louer l’appartement. Nous voulions redonner de la confiance entre les locataires et les propriétaires.
Quelle est votre proposition de valeur ?
À l’origine nous étions focalisés sur la proposition de LA solution qui permet aux professionnels de l’immobilier d’enfin dire OUI aux locataires sans garant.
Aujourd’hui, nous avons beaucoup évolué et nous avons élargi fortement notre offre et nous sommes véritablement l’outil des professionnels de l’immobilier pour développer leurs activités de location et de gestion locative. Nous leur permettons de faire croître la taille de leur portefeuille de gestion tout en optimisant leurs opérations de location.
Nous avons fortement secoué l’industrie de la location en France…
Quelle est votre cible de clients (BtoC, BtoB, BtoBtoC) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?
Nous visons avant tout les agences immobilières et les administrateurs de biens immobiliers. Aujourd’hui, 4 000 agences travaillent avec nous, que ce soit des réseaux d’agences ORPI, Laforêt France, Century 21 France ou encore des agences indépendantes. Nous avons pour objectif de doubler ce chiffre d’ici trois ans.
A date nous nous sommes portés garant pour 100 000 locataires et nous assurons 30 000 biens en loyers impayés via nos agences immobilières partenaires.
Comment travaillez-vous avec l’ensemble de l’écosystème et avec quelle (s) grande(s) famille(s) (assureurs / mutuelles / assisteurs… autres) aujourd’hui ?
Nous sommes MGA et nous concevons les solutions et offres proposées. Nos risques sont portés par plusieurs porteurs de risques.
Nous travaillons avec des agents immobiliers qui vendent nos offres et nous travaillons aussi avec des banques qui sont prescriptrices de notre offre.
Notre rôle dans cette chaîne est d’apporter la meilleure expérience de souscription aux assurés et à nos partenaires les administrateurs de biens, ainsi que l’expérience de gestion de sinistres la plus simple.
Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ? A quelle date serez-vous à l’équilibre ?
Notre modèle a évolué au fil du temps et s’est fortement étoffé avec l’évolution de notre proposition de valeur.
Nous avons démarré par une offre caution en 2018. Sur cette offre, notre rémunération est une avec une commissions d’assurance. Cette caution est payée par le locataire.
En 2021, nous avons ajouté une offre de Garantie de Loyers impayés, avec aussi une commission d’assurance, celle-ci est payée par le propriétaire via son agence.
Enfin en 2023, nous avons ajouté notre offre d’outil logiciel par abonnement en SaaS avec un revenu récurrent qui est payé par l’agence.
Nous sommes rentables depuis juin 2024.
Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein de Garantme ?
La première, c’est lors du confinement de 2020, nous avons été à deux doigts de fermer l’entreprise… Cela a été une période très difficile… En revanche, cela nous a permis de créer de la solidarité très forte au sein des équipes et nous en sommes sortis grandis in fine.
La seconde est que nous avons rencontré un très fort ”a priori” de la part des décideurs en tant que jeunes entrepreneurs. En effet, lorsque nous avons créé la société, nous avions 23 ans avec mon associé, et nous nous sommes lancés dans un secteur très institutionnel. Et d’ailleurs, au passage, malgré notre développement, et les chiffres réalisés, c’est toujours un peu le cas aujourd’hui même avec le chemin que nous avons parcouru…
Enfin, le secteur immobilier locatif est très artisanal, les habitudes sont différentes de celles des start up, et de fait, il y a de grosses différences culturelles avec ces petites entreprises clientes, c’est assez difficile et c’est quasi comme une approche avec des particuliers…
3 difficultés rencontrées : la période du confinement de 2020, l’a priori des décideurs envers les jeunes entrepreneurs, les différences culturelles
Quels sont pour vous les 3 facteurs clés pour la réussite de Garantme ?
Tout d’abord, avoir un bon associé avec qui on s’entend très bien.
Ensuite, vraiment écouter ses clients, c’est clé.
Enfin, un dernier point, aimer le stress et savoir avancer grâce au fait d’être en permanence sur le fil.
3 facteurs clés de réussite : avoir un bon associé, écouter ses clients, aimer le stress
Et si c’était à refaire ?
Je referais tout pareil, avec une petite nuance sur un point : nous ferions les choses avec un peu moins de précipitation sur nos recrutements. En effet, mieux vaut un trou sur certains poste qu’un trou du c** 🙂
Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance et le rôle de l’insurtech ?
L’Insurtech n’est pas là pour faire évoluer le secteur de l’assurance. Pour moi, c’est comme dire qu’il y a un parti écologiste pour faire avancer l’écologie au sein des autres partis politiques.
La Tech c’est clairement la garantie de l’existence de l’assurance à long terme (tout comme l’écologie avec la planète).
Si on veut regarder comment le secteur de l’assurance va évoluer et se poser sur l’histoire des Insurtechs, nous arrivons à une certaine maturité avec :
– la fin des programmes d’assurance subventionnés à vue par les assureurs;
– la marée qui se retire et qui permet de voir quelles sociétés portaient un maillot de bain;
– des rachats qui ont lieu enfin à des valorisations cohérentes.
Quelles sociétés sont vos modèles (insurtech ou autres start-up, les 2 ou 3 clés) en France ou dans le monde ?
J’ai 3 modèles qui m’inspirent.
Doctolib, très inspirant au niveau de leur stratégie marketing pour attaquer le marché et aussi de part la conviction que sur un marché B2B, le décideur franchit le pas parce qu’il prend conscience que la solution proposée est souhaitée par ses utilisateurs finaux (les patients pour Doctolib, les locataires pour nous).
MeilleursAgents, car c’est le plus beau succès entrepreneurial de la Proptech des 20 dernières années. Leur trajectoire est inspirante avec un exit à plus de 200 millions d’euros, et aussi leur organisation commerciale.
Lemlist, l’antithèse de Garantme. Un pur succès marketing, un pur SaaS sans « sales », complètement “boostrappé”, avec un fondateur constant dans son approche et ça paie…
Et en bonus…
Racontez-moi une anecdote amusante en lien avec Garantme ?
La rencontre avec un de nos tous premiers clients, un des premiers locataires au début de l’aventure… Nous étions incubés à Station F, un jour un professeur d’HEC fait une visite de station F avec ses élèves et nous demande de pitcher Garantme devant ses étudiants… Nous pitchons, nous étions encore au démarrage, nous dévoilons les “coulisses” de Garantme. Nous nous rendons compte que l’un de ses étudiants à qui nous faisions le pitch était l’un de nos premiers clients… Et ce qui est amusant c’est que notre pitch était vraiment très différent de ce qu’il avait imaginé sur la structure de la boîte où il avait pris sa caution…
Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre insurtech ?
Tu n’as pas de garant? Pas de problème… Un nom très simple et évocateur de la promesse client.
Interview menée en septembre 2024 par Nelly Brossard
Retrouver cette interview en video sur Youtube : video intégrale
et l’extrait sur la proposition de valeur
Une série d’interviews réalisée en partenariat avec MACIF et ITESOFT
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