Moderniser et simplifier l’assurance professionnelle grâce au digital et aux nouvelles technologies
#Insurtech : rencontres avec ceux qui réinventent l’assurance ! Echanges avec les fondateurs et fondatrices d’insurtech qui réinventent et transforment l’assurance sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
C’est parti pour 10 questions à David Carasso co-fondateur d’Assurup
Quels sont les points clés de votre parcours et que représente l’entreprenariat pour vous ?
J’ai commencé par des études d’assurance à l’ENASS, puis après une courte expérience chez un courtier, où je m’occupais de clients des secteurs du digital et de la tech, j’ai décidé de monter mon propre projet. L’entreprenariat a toujours fait partie de mes envies. C’est une histoire de famille : mon frère aussi est entrepreneur, et nous avons fini tous les deux par convertir notre père qui l’est devenu !
Comment est né votre projet, comment l’idée est-elle venue ?
J’ai d’abord lancé le premier comparateur de chauffeurs privés en France en 2014. C’était l’époque de l’explosion de l’offre VTC, une vraie révolution économique, réglementaire et d’usage. Malheureusement, cela n’a pas fonctionné sur la durée, mais j’ai pu constater à quel point cela pouvait être difficile pour une start-up de s’assurer. En fait, je me suis rendu compte que les compagnies d’assurance n’étaient pas capables de couvrir les risques nouveaux auxquels s’exposaient les entreprises innovantes sur ces nouvelles activités ! Alors que le secteur de la Fintech était en plein développement en Europe et révolutionnait le secteur bancaire, j’ai donc identifié une vraie opportunité, celle d’assurer ces nouvelles entreprises innovantes. Avec Jérémy Dahan, mon premier associé, nous avons co-fondé Assurup en 2015 pour proposer
des assurances sur-mesure aux entreprises innovantes, d’abord aux startups puis à tous les professionnels : indépendants, auto-entrepreneurs, TPE/PME…
Quelle est votre proposition de valeur ?
Nous sommes les premiers en Europe à avoir digitalisé le courtage d’assurances professionnelles.
Nous permettons à tous les professionnels de souscrire facilement en ligne leurs contrats en 3 minutes et de télécharger leur attestation immédiatement.
Aujourd’hui, Assurup fonctionne sur un modèle hybride ultra complémentaire :
- d’un côté une solution 100 % en ligne qui permet de souscrire et gérer tous ses contrats d’assurance professionnelle au même endroit, de déclarer un sinistre et de suivre son remboursement en quelques clics ;
- de l’autre, une équipe d’experts qui peuvent réaliser gratuitement l’audit des assurances d’une entreprise et recommander de meilleurs contrats – souvent à un tarif moins élevé – et qui sont en capacité de répondre aux besoins les plus spécifiques, notamment des entreprises des secteurs de la tech, du numérique et du digital, dont nous sommes spécialistes.
Quelle est votre cible de clients (B to C, B to B, B to B to C) ? Combien visez-vous de clients d’ici 3 ans ?
Nous sommes sur le marché du B to B, nous nous adressons à tous les professionnels : indépendants/freelances, auto-entrepreneurs, startups, TPE/PME, grands groupes… Nous proposons plus d’une dizaine de contrats qui répondent aux besoins des entreprises, de leurs dirigeants et de leurs salariés : responsabilité civile professionnelle, multirisques bureaux et locaux, chômage du dirigeant, mutuelle santé, etc.
Aujourd’hui nous comptons près de 3 000 clients, dont les plus grosses startups françaises – Aircall, Chefclub, Feed, Meero, Qonto, Swile, etc – car c’est dans l’ADN d’Assurup depuis nos débuts. Nous ne nous fixons pas de limites, mais nous avons pour ambition de franchir la barre des 100 000 clients à plus long terme.
Quel est votre « business model » ? Avez-vous fait évoluer celui-ci ?
Assurup est un courtier digital, nous sommes donc l’intermédiaire entre nos assurés – dont nous sommes le mandataire – et l’assureur. Nous sommes rémunérés sous forme de commission, en fonction du volume d’affaires que nous apportons aux compagnies. C’est ce qui nous permet de proposer les mêmes primes que les compagnies en direct. Nous avons plus de 30 compagnies d’assurance internationales partenaires, soit beaucoup plus – près de 10 fois plus – que les courtiers traditionnels ! Cela nous permet de proposer les meilleures offres à nos assurés tout en restant indépendants dans nos recommandations.
A quelle date serez-vous à l’équilibre ?
Si nous continuons sur le même rythme que ces derniers mois, malgré le confinement en début d’année et le reconfinement aujourd’hui, nous arriverons à l’équilibre à la fin de l’année 2020.
Quelle est votre vision de l’évolution du secteur de l’assurance ?
L’assurance est un secteur compliqué, pas seulement pour le grand public mais aussi pour les entreprises. Il y a beaucoup de jargon, de types d’assurances différents, de garanties, d’exclusions…. Avec Assurup, nous voulions proposer quelque chose de vraiment innovant, qui simplifie la vie des entreprises pour leurs assurances grâce au digital.
Quand nous avons démarré, on ne parlait pas encore d’insurtech et nous étions vraiment pionniers. Les courtiers et compagnies d’assurance traditionnels n’ont pas anticipé la vague de la digitalisation et la révolution des usages. Aujourd’hui, tous les acteurs ont compris la nécessité de se transformer, mais cela n’est pas facile de changer des mentalités ancrées depuis des décennies dans le même modèle traditionnel.
Depuis plusieurs années déjà nous assistons à des regroupements d’acteurs, notamment dans l’assurance de personnes, mais ça n’épargnera pas aux compagnies et courtiers traditionnels une profonde transformation de leurs process et usages s’ils veulent maintenir leurs positions.
Aujourd’hui ce sont les jeunes acteurs innovants qui révolutionnent le marché, ils sont partis d’une feuille blanche et ont su se lancer au bon moment pour répondre aux nouveaux besoins, et ce, de manière très agile.
Quelles sont les 3 principales difficultés rencontrées dans votre vie d’entrepreneur au sein d’Assurup ?
- Premièrement, ne pas s’éparpiller, car dans un secteur avec autant d’opportunités, il faut savoir se concentrer sur les leviers qui servent vraiment le business. C’est ce que nous nous attachons à faire !
- Ensuite, il faut rester fidèle à ses valeurs : je suis souvent sollicité par des investisseurs qui sont prêts à nous offrir de très gros chèques, mais notre volonté est de maîtriser la croissance et de garder le contrôle de l’entreprise.
- Enfin, le recrutement est un gros challenge pour une start-up : il faut pouvoir identifier les profils qui sauront s’intégrer au rythme et aux ambitions du projet, et qui auront envie de grandir en même temps que l’entreprise.
3 difficultés principales rencontrées : ne pas s’éparpiller, rester fidèle a ses valeurs, le recrutement
Quels sont selon vous les 3 facteurs clés pour la réussite d’Assurup?
- D’abord notre parfaite connaissance de l’écosystème startups et des secteurs du digital, du numérique et de la tech, qui nous a permis tout de suite de rencontrer le succès.
- Ensuite, nos très nombreux partenariats avec des compagnies d’assurances internationales, qui ont vite compris l’intérêt de travailler avec nous.
- Et enfin, notre vision qui est la même depuis le début, et notre volonté de rester indépendants, jusque dans notre technologie que nous développons nous-mêmes, pour rester maîtres de notre destin !
3 facteurs clés de réussite : la connaissance de l’écosystème startups et digital, les partenariats avec assureurs internationaux, une vision
Et si c’était à refaire ?
Jérémy, Abass et moi, les trois associés d’Assurup, nous en avons déjà discuté. Sans hésitation : nous ferions la même chose, mais avec l’expérience, nous le ferions beaucoup plus rapidement !
Interview menée début novembre par Nelly Brossard
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